Dans le cadre du programme d’échanges du projet LIAISE, l’association nationale des supporters s’est rendue en à Bialystok (Pologne) les 17 et 18 novembre 2018. Accompagnés d’un représentant de la Fédération Française de Football, d’un expert roumain et d’une délégation bulgare, nous avons participé à cette visite d’échange axée sur le référent-supporters (SLO) et sur les fanprojekts polonais.
L’objectif de ces visites d’échanges est de conduire à un échange de bonnes pratiques entre les partenaires du projet LIAISE et de discuter des enjeux et spécificités propres à chaque pays. Ces visites d’échanges sont construites autour d’un ou plusieurs matchs. Nous avons assisté au match Jagiellonia Bialystok-Lech Poznan.
Le modèle polonais du référent-supporters
Les clubs polonais ont instauré le SLO depuis 2013, à la suite de l’obligation de l’UEFA sur le sujet. Le déroulement de certains matchs de l’Euro 2012 dans le pays a grandement aidé à l’instauration de ce nouveau poste. A l’époque, les parties prenantes étaient déjà convaincues qu’il existait un manque de dialogue entre les acteurs du football polonais et que ce dialogue pouvait être essentiel pour résoudre des problèmes de sécurité.
En 2018, tous les clubs polonais de première et deuxième divisions ont un référent-supporters (c’est une obligation) et la grande majorité des clubs de troisième division ont aussi choisi de nommer une personne en charge du dialogue avec les supporters, alors même que ce n’est pas obligatoire à leur niveau. Dans plusieurs clubs, les SLO sont issus des tribunes.
Les SLO travaillent contre les sanctions collectives et estiment qu’on ne se débarrasse pas du risque en se débarrassant des supporters. En Pologne, environ un match par semaine se joue sans supporters adverses, sanctionnés par la commission de discipline de la fédération polonaise. L’une des spécificités majeures est la possibilité pour les clubs locaux de décider d’accueillir en parcage les supporters visiteurs malgré une interdiction de déplacement prise par les pouvoirs publics ou les commission de discipline : le cas échéant, le club local est responsable du comportement des supporters visiteurs.
Les fanprojekts en Pologne
La fédération axe son travail auprès des supporters sur 3 piliers : les SLO, les fanprojekts et l’accès des supporters à mobilité réduite. . En Pologne il existe actuellement 17 fanprojekt actifs. Les projets sont soutenus par le ministère des sports et les villes des clubs.
La plus grande réussite des fanprojekt est le changement d’état d’esprit de la population concernant les supporters. Ces derniers mènent des projets dans les écoles ou auprès des familles les plus démunies. Ils sont aujourd’hui mieux perçus et compris. Il y a aussi des effets sur les jours de match.
« Kibice razem » signifie « supporters ensemble » 
De nombreuses activités sont organisées au sein du fanprojekt
Bilan
Cet échange en Pologne fut très intéressant pour l’association. Nous avons découvert un modèle de SLO relativement ancien (2013) ayant des spécificités particulières relatives aux mouvements de supporters du pays. Le modèle du SLO est axé avant tout sur les questions de sécurité.
En parallèle, nous avons découvert les fanprojekts polonais et en particulier celui du Jagiellonia Bialystok. Evoquer les fanprojekts est toujours enrichissant pour des français car cela permet d’évoquer un modèle qui peine à émerger et à convaincre en France. Pourtant, le lien entre le bon déroulement des matchs et l’investissement des supporters dans des fanprojekts paraît de plus en plus évident si l’on s’inspire du modèle allemand.